Les estranges gens d’armes de Saint-Troppez

Voilà, sans rire, c’est le nom du scénario que vous trouverez dans le recueil des Facéties courtoises pour Te Deum pour un Massacre dont je vous entretenais tantôt. Oui, à force de faire les titres des news du Fix, ça finit par déteindre. ^^

Si vous n’avez pas encore repris de fidèles habitudes de lecture de ce blog, je rappelle qu’il s’agit d’un recueil de scénarios variés pour le jeu Te Deum pour un Massacre dont on foulance en ce moment même la nouvelle édition. L’idée du recueil est exactement illustrée, je crois, très immodestement, par mon scénario : il s’agit de donner la parole à des auteurs divers afin qu’ils démontrent que l’on peut jouer différemment à TD.

Alors, rassurez-vous (ou, pour les plus atteints d’entre vous : ravalez votre déception ^^) : non, ce n’est pas du tout un scénario à portée drôlatique en dépit de son titre. Avec la matière  terrible des guerres de religion, ce serait quand même mal venu d’essayer de faire rire autour de la table, me semble-t-il.

Non, si, je crois, ce scénario peut apporter quelque chose, c’est à la fois par son cadre géographique mais aussi du fait de son dispositif qui, s’il est loin d’être original, tranche quand même avec les scénarios le lus souvent publiés pour TD.

En ce qui concerne le premier point, je ne vous étonnerai pas si on se trouve du côté de Saint-Tropez. Cela reste le royaume de France mais on en est vraiment aux confins, dans une région qui n’est pas habituellement mise en valeur dans les conflits religieux de la fin du XVIe siècle mais qui, pourtant, les a connu elle aussi, mâtinés qui plus est d’enjeux internationaux puisqu’on se trouve là proche des frontières sud du royaume, notamment de ce nord de l’Italie qui a été il n’y a pas si longtemps l’objet de toutes les convoitises et reste une sorte de rêve frustré pour bien des aristocrates français.

Je ne suis toutefois pas du tout spécialiste de la région (non, je n’ai pas de maison de vacances à Saint-Tropez, désolé). Ce qui m’a attiré vers ce cadre singulier, c’est un événement historique un peu anecdotique, un peu anachronique aussi d’ailleurs, mais qui a eu le don de me faire rêver, chose qui manquait un peu, parfois, à mon goût, dans les aventures que je connaissais pour le jeu. Il s’agit de la visite impromptue dans la région d’ambassadeurs… japonais.

Si, si. Le fait est bien documenté et a donné lieu à des articles ou des émissions, notamment cette chronique sur France Culture : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-pourquoi-du-comment-histoire/connaissez-vous-hasekura-tsunenaga-le-japonais-de-saint-tropez-6913508

Comme vous le voyez, le fait historique a eu lieu en 1615, quelques années après la fin du contexte de TD (même de cette nouvelle édition qui en prolonge le cadre de quelques années). Mais c’est une bien petite entorse à l’Histoire que de le faire survenir pour les besoins de la cause de ce scénario quelques années auparavant, dans un contexte finalement assez similaire.

Pour la forme, on est face à un scénario dit en « bac-à-sable ». Là où les scénarios de TD sont souvent des récits chronologiques, nous avons là l’exposé des faits initiaux (l’arrivée des Japonais), la présentation des factions en puissance et de leurs agendas et… bah… c’est à peu près tout. C’est aux PJ, ensuite, de faire bouger les lignes et au MJ de s’amuser à imaginer ce que cela pourrait bien changer dans tout ce panier de crabes.

La nouvelle édition du jeu est déjà largement financée mais un petit écot pour améliorer encore ce recueil serait sûrement le bienvenu, non ?

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