Babel, le deck de cartes Focus
Au moment de la publication de Terra Incognita, chez les mêmes XII Singes, il y a déjà 12 ans, il était impossible, littéralement impossible d’imaginer doter d’une telle gamme (création francophone, auteur inconnu, thème de niche…) d’accessoires rigolos, vous savez, un peu dans le trip jeu de société. Non, c’était du bouquin, du bouquin, du bouquin et, bien sûr, un écran du MJ et c’est tout.
Et peut-être d’ailleurs, était-ce une très bonne chose.
Toujours est-il que la donne a changé et le principe même du foulancement demande d’avoir ce genre de petites choses à, littéralement, montrer aux futurs souscripteurs. L’immense avantage d’un objet physique sur un texte, c’est en effet de pouvoir être largement montré au potentiel acheteur sans que celui-ci risque de ne pas vouloir payer pour l’acquérir alors que si vous offrez 150 pages de texte en avant-première, vous courrez le risque d’avoir pas mal de « merci et au revoir ». Et même souvent pas de « merci » du tout. ais ceci est une autre histoire.
Dans le foulancement Babel, les XII Singes sont restés sobres et m’ont simplement invité à imaginer ce deck de cartes (bon, OK, il y a aussi les petits blocs de post-it customisés) qui, je le crois sincèrement, peut faire un accessoire vraiment utile. La preuve : je ne l’avais pas du tout imaginé au départ et c’est au fur et à mesure des tests du jeu que je me suis moi-même rendu compte qu’un tel accessoire serait bien pratique.
Le deck est donc composé de 55 cartes (au format carte à jouer classique) entièrement dédiées à la gestion des Focus. Pour mémoire, ces derniers désignent toute « chose », matérielle ou non d’ailleurs, qui peut évoquer le lien fort entre un auteur et son œuvre littéraire. Cela peut être un carnet de notes préparatoires, une édition annotée, un livre qui l’a inspiré ou bien une personne pour laquelle il a écrit, une routine de travail qu’il a adopté durant son écriture, etc. Les PJ ont besoin d’enquêter et parfois d’accumuler ces Focus pour pouvoir usurper le pouvoir de l’auteur et ainsi pénétrer dans son monde de livre, privilège exclusif s’il en est.
Or, comme j’aime à le répéter dans les livres, Babel n’est pas un jeu d’enquête. La finalité est bel et bien que les PJ puissent pénétrer dans ce fameux monde de livre… sinon il n’y aura pas d’aventure de Babel à proprement parler ! La partie « quête des Focus » doit donc être traitée de façon un peu informelle : en gros, les PJ font des trucs plus ou moins sensés pour en obtenir et le MJ, conciliant, leur en donne. Mais on ne rentre pas dans les détails et, surtout, le MJ n’a pas besoin de préparer l’ensemble des Focus possibles pour un scénario donné.
Dans ce cadre, il est très confortable de disposer de cartes qui représentent les grands types de Focus. Ainsi, ayant préparé ce deck derrière son écran, le MJ peut en sortir une carte et la donner aux joueurs pour clore le débat.
De même, la puissance des Focus est évaluée en Autorité et le deck comporte également des cartes chiffrées 15, 25, 50, etc. qui permettent à la volée de définir cette variable.
Dans le même temps, cela permet au groupe de joueurs de matérialiser ces Focus, de savoir qui les garde sur lui, lesquels ils emportent de l’autre côté des Portes, ce qu’il leur en coûte en terme d’Autorité s’ils doivent en perdre ou en donner un, etc.
Au final, ce n’est clairement pas indispensable pour jouer (tout ce que je viens de dire peut se remplacer avec un crayon et un papier) mais apporte un confort de jeu non-négligeable.