Aperçu sur les règles (3)

Au départ, je ne voyais que deux articles importants à vous proposer sur les règles mais, finalement, j’y prends goût et je vois au moins un autre point à aborder : les Cercles.

Dans Babel comme dans ouatemille JdR, il y a un méta-personnage qui relie les PJ entre eux et c’est donc cela que l’on appelle Cercle. Les Biblionautes qui composent les groupe des PJ peuvent être très divers (il y a dix types de Biblionautes au choix) et n’appartiennent pas à une organisation qui leur donnerait des missions ou ce genre de choses. Pour de strictes considérations de pratique du JdR, il est donc prudent d’avoir quelque chose qui matérialise leur appartenance à un même groupe et ce sur plusieurs scénarios d’affilée. Ce sera donc le Cercle, c’est-à-dire en quelque sorte leur maison, leur phare, leur repère en termes de Bibliophilie.

A l’origine, d’ailleurs, je n’avais imaginé les Cercles que comme de grandes orientations, disons… philosophiques, chargées de matérialiser aux yeux des joueurs les différentes attitudes que peuvent avoir les Bilbiophiles (les Biblionautes + les non-Biblionautes qui connaissent toutefois l’existence de la Bibliothèque) vis à vis des livres, du Classement, des Biblionautes, etc. Les PJ étaient alors invités à se positionner vis à de ces Cercles.

Tenez, en voici quelques exemples :

La Dewey Society : tu ne toucheras pas à un cheveu du Classement. Sinon, tu mourras. Bref : des intégristes.

La Fraternité Borges : l’écrivain argentin était le modèle à suivre. Eux aussi veulent subtilement ouvrir les yeux des Réels aux merveilles de Babel. Demain, tous Bibliophiles ?

Les Illuminati : les religions des Réels ne sont que de la fiction. Le seul vrai dieu est le Grand Archiviste. Encore faut–il prouver son existence.

L’Index : s’il existe un monde de livre des Évangiles, cela prouverait que ce sur quoi est assis l’Église catholique n’est que fiction. Heureusement, personne ne le saura jamais, n’est–ce pas ?

(…)

Mais, en pratique, l’expérience montre que cette simple affiliation marche assez mal en jeu : vous vous retrouvez avec des choix disparates, des conflits entre Cercles qui se répercutent entre PJ, d’autres joueurs qui ne semblent guère attachés à un Cercle qui, finalement, n’est qu’une ligne sur sa fiche de perso… Bref, pas terrible.

J’ai donc décidé d’élargir la notion de Cercle à tout regroupement de plus de deux Bilbiophiles dans une même pièce. Les grandes organisations de la Bibliophilie sont donc toujours des Cercles (des gros Cercles, quoi). Mais le groupe des PJ (tous Biblionautes) est aussi un Cercle (oui : un petit Cercle ^^).

Cela implique de commencer toute campagne de Babel par la création collective d’un Cercle. C’est en fait très simple et quelques passes d’une autorité partagée entre les joueurs et/ou le MJ permettent de définir sans douleur (il y a des tables aléatoires pour ceux qui veulent) quelques éléments clefs comme une motivation, un lieu de rassemblement, les relations avec les grands Cercles, etc. Il y a dans cette partie-là très peu d’implication technique ; c’est surtout de jeu de rôle dont il s’agit.

Toutefois, la « récompense » ludique pour les joueurs qui ont fait l’effort de se doter d’un chouette Cercle (qui est finalement l’embryon de leur propre histoire dans le domaine de la Bibliophilie) est le fait de bénéficier désormais d’un Livre de Chevet. Il s’agit d’un livre qui a un rapport avec l’histoire à l’origine du Cercle (à eux de le choisir et de définir ce rapport) mais, surtout, qui, désormais est bien plus qu’un simple livre puisqu’il leur accorde un pouvoir collectif partagé entre tous les membres du Cercle. Pour activer celui-ci il faut obligatoirement ce servir du livre en question dont un exemplaire ne quittera donc sans doute jamais chaque membre du Cercle. Ce ne sont pas des très gros pouvoirs mais ils sont aisément disponibles et peuvent même faire effet dans le monde des Réels donc c’est quand même un avantage non-négligeable pour les PJ.

Pour vous aider à vous faire une idée, en voici un exemple :

Lecture synchronisée : quand les membres du Cercle lisent très exactement le même passage du Livre de Chevet, très exactement en même temps, ils peuvent sentir leur présence mutuelle dans l’espace imaginaire du livre… ou qu’ils se trouvent dans le monde des Réels. Par exemple, les deux lecteurs (ou plus !) synchronisés peuvent s’incarner momentanément dans les traits de deux figurants insignifiants dans la scène qu’ils sont en train de lire conjointement. Cette présence est si palpable que l’on peut saisir l’état d’esprit de son (ou de ses) compagnon(s) de lecture. On peut même s’échanger quelques informations, même si on se trouve à des milliers de km chez les Réels. Oh, certes, pas un long discours qui n’aurait aucun sens dans la lecture du moment et qui briserait la magie aussitôt mais on peut s’échanger quelques paroles, un clin d’œil, un hochement de tête, etc. A noter que cette présence mutuelle est en revanche indétectable par un autre lecteur simultané qui ne serait pas initié aux mystères de ce Cercle–là en particulier.

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