Di6dent : à jamais les premiers !

Je lisais récemment (oui : j’aime bien être en décalage avec le monde) le numéro 42 de Casus Belli. On y trouve notamment un copieux article présentant « Les âges du jeu de rôle francophone » aux pages 233-245). Signé par Qui revient de loin (non, ce n’est pas son vrai nom mais c’est un forumiste bien connu sur CNO), il présente donc une tentative de synthèse de la chronologie de l’évolution de notre loisir en terres francophones des origines à nos jours.

 

Moi-même historien et, surtout, m’étant déjà largement frotté au genre à l’époque de Di6dent (j’écrivais les articles « par année » genre l’année 1992, l’année 2001, etc. : voir image ci-dessous), je ne pouvais qu’être attiré par ce sujet et je me précipitais sur cet article.

Loin de moi l’idée de vous livrer ici mon avis (si on commence à écrire des articles de blog pour dire ce qu’on pense des articles de revue… mamma mia !) mais un petit détail m’a fait tiquer et j’entends bien pourfendre ici les erreurs factuelles et rétablir l’indicible vérité. Oui, nous sacherons !

 

Entendons-nous bien : l’erreur factuelle en question est minuscule et ne remet en rien en cause l’analyse faite par l’auteur de cette période là. Ceci dit, comme c’est un article qui se veut le plus sérieux possible, appuyé sur tout un appareil de données chiffrées et qui comporte pas moins de… 3 pages de notes de fin d’article (!!), il ne me semble pas vain de rectifier ici cette erreur qui me touche de près.

Elle concerne le titre de gloire infinie qu’y est celui d’avoir été le premier foulancement rôliste francophone. Cocorico !

Bon, d’autres diront que c’est celui qui, le premier, a ouvert la porte des enfers mais bref…

J’ai longtemps lu (notamment dans les articles du Thiase) qu’il s’agissait de la VF de l’excellent petit JdR indé Lacuna, à l’époque éditée, déjà, par Maître Sinh (500 Nuances de Geek) même si, à l’époque, il opérait sous le nom de Narrativiste Editions. C’était en effet à la préhistoire des foulancements rôlistes, en octobre 2011, la plate-forme utilisée, Ulule, ne s’étant lancée en France qu’à la toute fin de 2010.

L’article a le mérite de ne pas retenir cette erreur et de bien indiquer que le premier JdR foulancé en France était en fait la VF de Don’t rest your head, soutenue à l’époque par Les Ecuries d’Augias, l’éditeur né du soutien au JdR Crimes. Le jeu horrifique a en effet été financé, toujours sur Ulule, en… septembre 2011. Et toc !

A noter que le foulancement rôliste est alors une pratique des plus marginales : les deux foulancements en question concernent de tout petits éditeurs, des jeux très confidentiels, ne réunissent que des sommes dérisoires (1000 à 1500 euros) et, surtout, ne con cernent qu’une poignée de happy few, 30 à 60 contributeurs seulement.

Mais tous ces pionniers ne sont rien face au seul vénérable ancêtre ; j’ai nommé… Di6dent !

En effet, la persistance en ligne des pages Ulule (même allégées de leurs images) fournit une preuve incontestable : la version papier de notre magazine a été financée, encore une fois sur Ulule (sans véritable concurrent à l’époque) en mars 2011, soit six bons mois avant les projets évoqués plus haut. Bref, c’est clair, net et incontestable : le premier foulancement rôliste francophone appartient bel et bien à Di6dent.

On pourra rétorquer qu’il ne s’agit pas là à proprement parler de financer un JdR mais un magazine de JdR. C’est vrai.

Mais, d’une part, l’article de CB ne se met pas de telles barrières, s’appuyant très largement dans les données utilisées sur des éléments tirés de la presse rôliste (nombre de titres publiés, sous-titres de CB, etc.). D’autre part, il ne s’agissait pas alors de financer un vague PDF de quelques Mo mais bel et bien de faire imprimer et distribuer un mook classieux, que dis-je ?!, un double mook classieux puisqu’il s’agissait de faire imprimer à la fois nos #1 et #2 alors uniquement disponibles en PDF. Au final, on parle d’un véritable livre de plus de 320 pages tout couleurs bourré ras-la-gueule de bel et bon JdR francophone.

Voilà, vous ne pourrez plus dire que vous ne le saviez pas !

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